Calculs de la vésiculaire biliaire

Les informations suivantes ont pour but de répondre aux questions simples mais importantes qu’un(e) future patient(e) peut se poser avant de consulter. Elles ne remplacent en rien l’avis donné lors d’une consultation par un chirurgien ou un médecin.

L’intervention consistant en l’ablation de la vésicule biliaire s’appelle la cholécystectomie. Elle est aujourd’hui pratiquée par voie coelioscopique et, le plus souvent, selon les modalités d’une hospitalisation ambulatoire. La principale indication de la cholécystectomie est celle de la lithiase vésiculaire (« maladie des calculs vésiculaires ») quand elle est symptomatique.


 

Réponse :

Oui, cela est possible mais cette situation est rare. La formation de calculs dans la vésicule est un phénomène complexe pouvant résulter, entre autres, de facteurs d’origine génétique.

L’expression de certaines mutations récemment été identifiées (en particulier sur le gène codant pour la protéine MDR3) peuvent en effet être à l’origine d’une prédisposition au développement de calculs biliaires, à la fois dans la vésicule et dans le foie : on parle de syndrome LPAC (Low Phospholipid Associated Cholelithiasis). La recherche de cette maladie n’est pas réalisée en routine mais seulement dans des situations bien précises (symptômes avant 40 ans, calculs intra-hépatique, récidive après cholécystectomie…) car la maladie des calculs vésiculaire, ou « lithiase vésiculaire », est en réalité un problème très fréquent, touchant 20% de la population, et il n’impliquant que rarement une véritable cause génétique.

Réponse :

Non. Il est vrai que dans la très grande majorité des cas, la description des douleurs permet de poser facilement le diagnostic de crises d’origine biliaire en rapport avec la manifestation de calculs : les symptômes sont typiques et les résultats de l’échographie suffisent à conclure. Mais parfois les symptômes sont atypiques et il faut poursuivre les explorations afin d’éliminer d’autres hypothèses diagnostiques. Par la suite, une fois que les examens ont été réalisés et dès lors que les douleurs restent attribuées à un problème de calculs, la question d’une cholécystectomie se pose.

Réponse :

Oui. Il s’agit de l’acide ursodésoxycholique (AUDC). Malheureusement son efficacité, alliée ou non à lithotritie extracorporelle (ondes de choc permettant de casser les calculs), n’est pas suffisante pour permettre d’éviter l’ablation de la vésicule (l’organe où sont produits les calculs) quand celle-ci devient nécessaire.

L’AUDC garde des indications dans des situations particulières : par exemple après chirurgie de l’obésité c’est-à-dire en cas d’amaigrissement important et rapide, ou pour le traitement des maladies lithogènes d’origine génétique (mutation de la protéine MDR3 et syndrome LPAC).

Réponse :

Oui mais elles sont heureusement exceptionnelles. Il faut distinguer les risques propres à la chirurgie de la vésicule biliaire (qui seront détaillées ici) de ceux qui sont propres à la technique coelioscopique (embolie gazeuse, perforation d’organe).

Une des complications spécifiques de la cholécystectomie, et la principale par sa gravité, est celle d’une blessure accidentelle sur le réseau biliaire principale. Il peut s’agir d’une plaie, d’une ligature inappropriée ou encore d’un traumatisme artériel. Par exemple, le risque de plaie est d’environ 0,5% en cas de cœlioscopie. Il est favorisé par certaines dispositions anatomiques variantes et la sévérité des lésions à l’endroit d’une vésicule souffrante (cholécystite aiguë ou chronique).

Même si la cholécystectomie est une opération dont la morbidité et la mortalité sont quasiment nulles, ça n’est pas pour autant un geste banal.

Réponse :

Ces termes inhabituels peuvent parfois apparaitre dans le compte-rendu d’un examen radiologique explorant la région du foie et de la vésicule. Ces résultats nécessitent impérativement d’être expliqués par un médecin car leur interprétation n’est pas forcément univoque et elle doit se faire également en fonction d’un état clinique.

Il y a deux réponses possibles.

  • 1. Oui car en fonction de leur taille ils vont générer des manifestations différentes. Schématiquement, les gros calculs se bloquent au sein même la vésicule provoquant alors des crises douloureuses voire une inflammation ou une infection de la vésicule (cholécystite aiguë) ; alors qu’en cas de micro-calculs, ces derniers peuvent s’échapper de la vésicule et se bloquer plus bas dans le canal biliaire principal, ceci pouvant provoquer des crises douloureuses, une rétention biliaire, une angiocholite (infection de la bile) ou une pancréatite aiguë (inflammation de la glande pancréatique).
  • 2. Non car quelle que soit la taille des calculs, quand ils sont symptomatiques, il y a une indication théorique à une cholécystectomie. Il faut noter que la présence de micro-calculs peut amener à vérifier la vacuité de la voie biliaire principale avant, pendant ou après l’opération. Enfin, il faut savoir que les macro-calculs mesurant 3 cm ou plus ne justifient plus une intervention systématique quand ils ne sont pas à l’origine de douleurs : leur rôle dans la genèse des cancers de la vésicule est aujourd’hui discuté.

 

Réponse :

Non. Il peut arriver que certaines situations empêchent de réaliser une intervention en ambulatoire et obligent à prolonger l’hospitalisation. Le plus souvent ces situations sont prévisibles et elles sont anticipées avant l’opération c’est-à-dire en consultation : une hospitalisation traditionnelle est alors organisée. Plus rarement, certains événements non prévisibles amènent, par précaution, à annuler la procédure ambulatoire le jour même de l’intervention.

  • Situations prévisibles : patient vivant seul à domicile, domicile trop éloigné de la clinique, antécédents médicaux nécessitant une surveillance médicale prolongée, patient manquant d’autonomie.
  • Situations non prévisibles : lésions intra-abdominales plus sévères que prévues, nécessité d’un drainage abdominal, incident anesthésique ou chirurgical obligeant à maintenir la surveillance médicale, anxiété de la part du patient.

 

Réponse :

Aucun. Malgré le rôle de la vésicule biliaire dans le processus de digestion, son absence ne doit pas faire modifier le régime alimentaire chez un patient opéré. Autrement dit, une fois que la période de convalescence qui suit une cholécystectomie est achevée, tous les aliments peuvent être digérés comme ils l’étaient auparavant.

Ce retour à un confort digestif normal peut être plus ou moins long en fonction des individus. Certains symptômes tels que des douleurs résiduelles, des diarrhées, des symptômes de reflux ou de douleurs gastriques peuvent cependant être signalés  entre-temps; on parle parfois de « syndrome post-cholécystectomie » et cela doit souvent justifier la réalisation d’explorations complémentaires. Il faut savoir que ces situations sont rares et qu’elles ne sont pas en rapport avec un régime alimentaire qui serait inadapté.

D’autres questions doivent-être abordées au cas par cas en consultation :

  • Qu’est-ce qu’une adénomyose et cela justifie-il une cholécystectomie ?
  • Quel est le rôle physiologique de la vésicule biliaire ?
  • Qu’implique la conversion d’une coelioscopie en chirurgie ouverte classique ?
  • Dans quels cas l’ablation de la vésicule est nécessaire alors qu’il n’y a pas de symptôme ou de calcul présent ?
  • Qu’appelle-t-on sphinctérotomie et dans quels situations faut-il réaliser ce geste ?
  • Après la réalisation d’une sphinctérotomie quel est l’intérêt de retirer la vésicule biliaire ?