Hernies et éventrations

Les informations suivantes ont pour but de répondre aux questions simples mais importantes qu’un(e) future patient(e) peut se poser avant de consulter. Elles ne remplacent en rien l’avis donné lors d’une consultation par un chirurgien ou un médecin.

Dans la paroi abdominale siègent des zones de faiblesses qui sont propres à l’anatomie humaine. L’aine et l’ombilic sont les régions les plus souvent touchées par ce phénomène : quand la paroi cède à ce niveau on parle de hernie. La présence d’une cicatrice abdominale peut également constituer une fragilité et concourir au développement d’un déficit des gaines et des muscles de la paroi (on utilise souvent le terme « défect » qui est un anglicisme) : on parle alors d’éventration ou de hernie « incisionnelle ». Le risque d’étranglement existe à la fois dans les cas de hernies et d’éventrations.


 

Réponse :

Les douleurs chroniques de l’aine peuvent être expliquées par de nombreux phénomènes. La hernie inguinale et la hernie crurale ne sont que deux diagnostiques possibles parmi d’autres : adénite, épididymite, arthrose de hanche, tendinite, pubalgie, syndrome de Maigne.

Un interrogatoire spécifique et la palpation de l’aine sont à réaliser en priorité, avant tout examen complémentaire.

Réponse :

Non, sauf cas exceptionnels, car le diagnostic de hernie inguinale est avant tout clinique : il se fait en palpant les orifices herniaires droit et gauche lors d’un effort de poussée et en position debout le plus souvent. Parfois seulement (cas de récidive herniaire, diagnostic incertain, hernie de présentation atypique) il peut être nécessaire d’obtenir des informations complémentaires grâce aux résultats d’une échographie, d’un scanner pelvien ou d’une IRM avec manœuvre de poussée abdominale.

Réponse :

Seul l’étranglement, qu’il concerne une hernie ou bien une éventration, impose une intervention chirurgical systématique.

En dehors de cette situation qui est urgente, la décision d’une intervention réparatrice se fait de manière programmée et en fonction de plusieurs paramètres : l’intensité de la gêne occasionnée, l’évolution, le risque d’étranglement (il dépend du site pariétal, de l’anatomie du sac, de la facilité de réduction) et le risque chirurgical. Ce risque chirurgical peut-être très variable d’un cas à l’autre ; un défect de taille importante, le caractère récidivé, l’existence de séquelles douloureuses après une première intervention ainsi que certains antécédents comme l’obésité, les troubles vasculaires, l’insuffisance respiratoire et un abdomen multi-opéré, sont des exemples de facteurs augmentant sensiblement le risque opératoire. Pour toutes ces raisons il peut arriver qu’une hernie ou une éventration ne soit pas opérée.

Réponse :

En dehors du cas de l’étranglement il n’y a pas d’urgence à opérer une hernie.

Le délai d’intervention est choisi en fonction de l’intensité de la gêne ressentie par le patient et de ses impératifs (professionnels ou personnels), ceci afin que le geste s’organise dans la sérénité. La prise en charge de certaines maladies concomitantes (problèmes respiratoires et cardiaques par exemple) ou l’existence de traitements au long cours (anticoagulants, immunosuppresseurs) peuvent amener à retarder la date opératoire, ceci dans le but de se retrouver dans des conditions opératoires optimales.

Réponse :

Oui, mais cette réponse doit être nuancée. Les techniques coelioscopiques de réparation herniaire sont récentes et leurs résultats par rapport à ceux de la technique standard, dite de Lichtenstein, font l’objet de nombreux débats car les données sont encore trop peu démonstratives.

Les études réalisées jusqu’ici montrent une tendance forte : la cœlioscopie permettrait un retour plus précoce à l’activité professionnelle du fait d’une diminution des douleurs post-opératoires. D’autres tendances moins fortes se dégagent et méritent confirmation avant que l’on puisse conclure ; notamment cette question importante : y-a-t-il vraiment plus de récidives en cœlioscopie ?

Pour ces raisons la cœlioscopie doit être choisie avec précaution et motivée par des arguments précis. Le cas d’une récidive herniaire est la situation privilégiée pour utiliser le traitement coelioscopique car celui-ci génère moins de douleurs et moins d’infection post-opératoires.

Réponse :

Il s’agit d’un matériel synthétique implantable prenant la forme d’une toile et visant soit à remplacer un défect de la paroi abdominale, soit à renforcer une suture chirurgicale elle-même faite pour réparer un défect.

Les matériaux utilisés sont des polymères (le polyuréthane ou le polypropylène le plus souvent) qui s’intègrent parfaitement aux tissus humains et ne provoquent aucun rejet. Ils sont tissés selon un maillage particulier, tri ou bidimensionnel, de manière à obtenir une pièce dont les dimensions sont adaptées au geste chirurgical.

Des progrès très importants ont été réalisés durant les quinze dernières années dans le domaine des prothèses pariétales, ceci amenant à la production de prothèses à la fois souples et légères, et ainsi n’induisant plus aucune gêne post-opératoire.

Réponse :

Le seul intérêt clairement démontré du système ambulatoire en matière de chirurgie abdominale est économique : la réduction des soins hospitaliers réduits les coûts pour le patient et la société. Par rapport à une hospitalisation traditionnelle l’ambulatoire pourraient, par ailleurs, apporter les avantages suivants : diminution du temps d’attente avant l’intervention, meilleure satisfaction globale ressentie par le patient, retour plus précoce à une activité professionnelle et quotidienne normale.

Pour d’autres raisons, l’ambulatoire s’est finalement imposé en France comme un standard en matière de chirurgie herniaire. En effet, en dehors de certaines situations précises le retour à domicile le soir même de l’intervention est maintenant proposé de manière systématique car le progrès des techniques chirurgicales, anesthésiques et antalgiques le permettent et que ce gain de sécurité rencontre le souhait de plus en plus fréquent que les patients ont de rentrer plus vite chez eux et de retrouver leur environnement habituel.

 

Réponse :

Qu’il s’agisse d’une hernie inguinale, crurale, ombilicale ou d’une hernie de la ligne blanche, le traitement chirurgical nécessite toujours un arrêt de travail en post-opératoire. La durée de cet arrêt dépend de la technique chirurgicale employée, de la profession du patient, de son temps de transport quotidien et de la possibilité qu’il peut avoir, éventuellement, à exercer sa profession à domicile. Il s’agit toujours d’une prolongation car l’arrêt de travail initial correspond en réalité à la période d’hospitalisation qui est justifiée par ce qu’on appelle un bulletin de situation (à récupérer au service des admissions).

D’autres questions doivent-être abordées au cas par cas en consultation :

  • Quel peut être les avantages à réaliser cure d’une hernie ombilicale par voie coelioscopique ?
  • Que faire pour stopper l’évolution de taille d’une hernie ou d’une éventration ?
  • Qu’entend-on par « douleurs chroniques post-hernioraphie » ?
  • Peut-on mettre en place un renfort prothétique lors d’une intervention en urgence ?
  • Pourquoi ne fait-on pas dans le même temps la réparation d’une hernie inguinale bilatérale ?