Nodules de la thyroïde et goîtres

Les informations suivantes ont pour but de répondre aux questions simples mais importantes qu’un(e) future patient(e) peut se poser avant de consulter. Elles ne remplacent en rien l’avis donné lors d’une consultation par un chirurgien ou un médecin.

La thyroïdectomie correspond au geste chirurgical qui fait l’ablation de tout ou une partie de la glande thyroïde. Il s’agit une discipline chirurgicale spécifique faisant partie de la chirurgie endocrinienne, celle-ci touchant également aux problèmes de parathyroïdes, de surrénales et de pancréas.


 

Réponse :

Oui. Il faut rappeler ici que « nodule » veut dire tuméfaction localisée et que cette définition ne préjuge pas de la nature du tissu qui compose cette tuméfaction. Autrement dit, à un nodule contenu dans la thyroïde, même si celui-ci est asymptomatique, peut correspondre plusieurs possibilités diagnostiques.

Il peut s’agir d’un cancer (5 à 10% des cas de nodules) ou d’un nodule non cancéreux mais produisant trop d’hormones (nodule « toxique », 10% des cas de nodules). Ces situations amènent à la proposition d’un traitement et celui-ci-ci est le plus souvent chirurgical.

Inversement, dans plus de 80% des cas de nodules de la thyroïde les examens complémentaires (échographies, dosage de la TSH, cytoponction) mènent au diagnostic de lésion bénigne non sécrétante et font donc proposer une simple surveillance.

Réponse :

Comme la thyroïde, les parathyroïdes sont des glandes endocrines situées dans la région antérieure du cou. Elles sont en général au nombre de quatre (2 à du côté droit, 2 du côté gauche), accolées à la thyroïde, et elles sécrètent une hormone appelée la PTH qui participe à la régulation du taux calcium dans le sang. Les parathyroïdes ont la particularité, d’une part, d’être petites (seulement 8mm de long et 4mm de large au maximum) et, d’autre part, d’être vascularisées par le même réseau artériel que celui qui vascularise la thyroïde.

Pour ces raisons, et malgré la précaution du chirurgien, l’ablation en totalité de la thyroïde induit un risque de traumatisme à l’endroit parathyroïdes : il peut y avoir une dévitalisation transitoire des glandes (10 à20% des cas), on parle alors de sidération des parathyroïdes, ou bien il peut s’agir d’une dévitalisation définitive (0,5 à 6% des cas) ; dans ce dernier cas seulement il est nécessaire après l’intervention de remplacer la fonction régulatrice des parathyroïdes par un nouveau médicament.

Réponse :

Oui mais on ne peut pas vivre sans hormones thyroïdiennes. D’autres situations que la chirurgie peuvent amener à une absence ou une insuffisance de sécrétion en hormones thyroïdiennes ; il s’agit de maladies non tumorales aboutissant à ce que l’on appelle une hypothyroïdie.

Les hormones thyroïdiennes sont indispensables car elles permettent à certains organes et activités de l’organisme de fonctionner de manière optimale ; elles agissent notamment sur la régulation thermique du corps, sur l’humeur, le rythme cardiaque, le transit intestinal, la fonction musculaire et la production des globules rouges. Ainsi leur déficit doit toujours être compensé quel qu’en soit la cause. Cette supplémentation est dosée en fonction de chaque individu et de ses besoins propres.

Réponse :

Parmi les indications d’une thyroïdectomie, certaines sont indiscutables : en cas de cancer avéré ou de forte suspicion de cancer, et en cas de compression de la thyroïde sur un autre organe (la trachée, le larynx, l’œsophage ou l’un des deux nerfs récurrents).

D’autres situations moins préoccupantes font discuter l’ablation chirurgicale de la thyroïde sans toutefois que celle-ci demeure impérative, soit parce qu’il existe un autre traitement possible (l’iode radioactif par exemple), soit parce que la poursuite d’une surveillance peut être envisagée sous certaines conditions.

Dans tous les cas, lorsque le projet d’une thyroïdectomie est envisagé, les bénéfices et les risques de l’intervention sont évalués et discutés avec le patient avant l’opération.

Réponse :

Oui. Dans ses deux formes les plus fréquentes (cancers papillaires et vésiculaires), le cancer de la thyroïde peut être guéri dans 90% des cas.

On estime la mortalité du cancer le thyroïde, c’est-à-dire le risque de mourir à cause d’un cancer de la thyroïde quand celui-ci est déclaré, à seulement 5% ; autrement dit il est rare qu’un cancer de la thyroïde soit fatal si le traitement qui est y apporté est adapté.

Réponse :

Oui. Le premier de ses moyens non chirurgicaux est l’iode radioactif (Iode-131). Il s’agit d’une méthode ablative biochimique : les cellules thyroïdiennes qui captent naturellement l’iode sont détruites par l’iode-131 qui est administrée.

L’iode-131 est principalement utilisé en cas de cancer de la thyroïde (en complément après la chirurgie), pour le traitement des nodules toxiques et celui de la maladie de Basedow. Dans ces deux derniers cas le traitement exclusif par iode-131 peut être mis en balance avec le traitement chirurgical ; le choix est fait en fonction des avantages et des inconvénients de chaque techniques, mais aussi des caractéristiques propres au patients (âge, projet de grossesse…) et à sa pathologie thyroïdiennes (présence d’un goître, de nodules suspects, orbitopathie sévère, taux d’anticorps élevé…).

D’autres moyens ablatifs existent (alcoolisation, radiofréquence, laser, ultrasons) mais ils sont encore en cours d’évaluation et leurs indications restent restreintes.

Réponse :

Il s’agit d’une dysphonie (voix modifiée ou anormale) que l’on peut rencontrer après une intervention sur la thyroïde lorsque l’un des deux nerfs récurrents (ou nerfs laryngés inférieurs  qui contrôlent les cordes vocales) a été traumatisé ; le nerf peut être intacte mais avoir été élongé, comprimé ou chauffé par les manœuvres chirurgicales, ou bien il peut avoir été accidentellement sectionné ou lié. Cette complication survient dans 0,5 à 5% des cas de thyroïdectomie.

Il faut distinguer les dysphonies transitoires, qui récupèrent dans les 12 premiers mois post-opératoires, des dysphonies définitives. La corde vocale est alors paralysée, ceci aboutissant à une voix soufflée, souvent faible, et donnant l’impression acoustique que chaque corde vocale produit une voix différente de l’autre. Ce risque est faible mais, quand elle existe, la voix bitonale peut revêtir un caractère handicapant ; en plus de la rééducation orthophonique, un geste chirurgical (injection, thyroplastie) sur le larynx peut alors être indiqué

D’autres questions doivent-être abordées au cas par cas en consultation :

  • Qu’est-ce qu’une cytoponction et quand la faire ?
  • Après thyroïdectomie, quel est le délai de survenue d’un hématome cervical et y-a-t-il des éléments le favorisant ?
  • Faut-il continuer à surveiller un nodule thyroïdien diagnostiqué comme bénin ?
  • Est-ce que la taille d’un nodule peut jouer dans la décision d’une opération ?
  • Faut-il systématiquement réaliser un examen ORL des cordes vocales avant une thyroïdectomie ?