Obésité

Les informations suivantes ont pour but de répondre aux questions simples mais importantes qu’un(e) future patient(e) peut se poser avant de consulter. Elles ne remplacent en rien l’avis donné lors d’une consultation par un chirurgien ou un médecin.

Le traitement spécialisé de l’obésité s’adresse aux cas graves d’obésité, c’est-à-dire en cas d’obésité morbide. La prise en charge est basée sur une rééducation alimentaire et physique, et, dans certains cas, un geste de chirurgie bariatrique (Anneau, Sleeve ou Bypass) y est associé. Elle est réalisée par une équipe pluridisciplinaire (endocrinologue, chirurgien, diététicien, psychologue, pneumologue, cardiologue…) dont l’objectif n’est pas seulement l’amaigrissement, la reprise d’activité physique et la correction des troubles du comportement alimentaire mais également le traitement des « comorbidités » (maladies liées à l’obésité ou aggravées par celle-ci).


 

Questions / Réponses sur l'obésité :

Réponse :

Toutes les formes d’obésité, qu’elles soient sévères ou peu sévères, nécessitent un traitement en vue d’un amaigrissement. Cependant, les cas graves d’obésité sont particuliers car ils nécessitent plus que d’autres une prise en charge intensive et multidisciplinaire. Tout d’abord parce que part l’excès important de masse adipeuse dont ils souffrent représente un danger majeur par les conséquences multiples et lourdes qu’il a sur la santé. Mais aussi parce que chez ces malades sévèrement obèses, une perte de poids suffisante et pérenne est difficile à obtenir. La catégorie « obésité morbide » vise ainsi à définir les patients les plus gravement touchés. L’obésité morbide se diagnostique en calculant l’IMC [Indice de Masse Corporelle = Poids (kg)/ taille (m) x taille (m)] et en prenant en compte les maladies qui y sont associées (comorbidités : diabète, hypertension artérielle, apnée du sommeil…). Il y a obésité morbide dans seulement deux situations :

  • IMC supérieur à 39.9 kg/m²
  • IMC supérieur à 34.9 kg/m² avec, en plus, une ou plusieurs comorbidités.

Réponse :

Il est démontré qu’un excès de masse grasse a un retentissement négatif sur de nombreux organes et fonctions métaboliques. L’obésité peut ainsi aggraver ou participer en très grande partie à la survenue de certaines maladies ; elles sont appelées « comorbidités ». Quelques-unes sont connues : diabète, hypertension artérielle, dyslipidémie, apnées du sommeil, arthrose invalidante. D’autres le sont moins : risque de cancers, infertilité, hépatite stéatosique, incontinence urinaire. Il est aujourd’hui prouvé que l’obésité entraine une diminution de l’espérance de vie.

Le traitement de l’obésité a pour objectif un amaigrissement durable mais également une amélioration voire une disparition complète des maladies liées à l’excès de poids ; ceci ramenant l’espérance de vie à des valeurs standards. Par ailleurs, entre autres bénéfices, l’amaigrissement et la disparition des troubles du comportement alimentaire permettent de générer un bien-être corporel et psychologique que les patients vivent souvent comme une « renaissance ». Il est important de noter à ce propos que notre prise en charge médico-chirurgicale vise la disparition de l’obésité et non la recherche d’une silhouette qui serait désirée par le patient.

Réponse :

La REALPHY (Rééducation Alimentaire et Physique) est la seule méthode d’amaigrissement non chirurgicale durable pouvant venir à bout d’une obésité sévère. Contrairement aux régimes ordinaires et aux régimes commerciaux la REALPHY inclut 4 dimensions :

  • une dimension rééducationnelle : afin de bannir définitivement les mauvais automatismes et acquérir pour toujours des réflexes alimentaires et physiques normaux.
  • une dimension diététique : afin de réapprendre à manger normalement en se basant sur un bon équilibre des aliments (quantité et qualité) et sur les sensations retrouvées de faim et de satiété.
  • une dimension psychologique : afin de reprendre le contrôle sur son alimentation en luttant contre les blocages psychologiques et les addictions alimentaires.
  • une dimension physique : afin de booster les effets de la diététique sur la perte de poids, en augmentant les dépenses énergétiques grâce à une activité physique aérobie régulière et non brutale.

Pour d’autres raisons, ce traitement non médicamenteux est très différent d’un régime :

  • il est délivré par une équipe spécialisée et multidisciplinaire (diététicienne, psychologue, éducateur ou coach sportif, endocrinologue, chirurgien).
  • il nécessite de la part du patient un investissement personnel soutenu : assiduité, temps, argent (certains soins n’étant pas remboursés par l’assurance maladie).
  • il n’a pas de fin, car les bénéfices qui sont tirés des changements obtenus durent toute une vie, et, parce qu’à la manière d’une maladie chronique, le suivi ne s’arrête jamais.

Autrement dit, les régimes classiques ne peuvent pas être comptés comme de véritables tentatives de traitement l’obésité sévère ou morbide.

Réponse :

La question de la chirurgie bariatrique (Anneau, Sleeve, Bypass) se pose dans certains cas bien précis. Les critères que nous utilisons pour décider sont ceux de la Haute Autorité de Santé:

  • l’obésité doit être morbide : IMC ≥ 40 kg/m² ou IMC ≥ 35 kg/m² en association avec une ou plusieurs maladies liées à l’obésité.
  • le ou la patient(e) doit avoir bénéficié au préalable d’une rééducation alimentaire et physique d’une durée d’au moins 6 mois et sans perte de poids suffisante.
  • il ne doit pas exister de contre-indication (diététique, psychologique, somatique) à l’opération.
  • le ou la patient(e) doit accepter et comprendre les risques (à court, moyen et long terme) de l’opération.
  • le ou la patient(e) s’engage à respecter le traitement médicamenteux et les règles de suivi post-opératoires qui lui sont indiqués pour le reste de sa vie.

Attention, le respect de ces critères ne conduit pas systématiquement à une intervention. Autrement dit, d’autres paramètres sont nécessaires afin de pouvoir prédire le succès de l’intervention et donc de poser l’indication opératoire :

  • investissement totale du patient dans la rééducation.
  • patient préparé et « solide » sur le plan diététique et psychologique ; cela implique que les troubles du comportement alimentaire les plus graves aient déjà disparu.
  • accord à l’unanimité des praticiens lors d’une RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire) ; la décision d’un chirurgie bariatrique n’est jamais prise par une seule personne mais par un comité de praticiens spécialisés lors d’une réunion dédiée au cas du patient.

A l’heure où nous assistons en France au développement d’une épidémie d’échecs après intervention bariatrique (par reprise de poids ou par complications nutritionnelles et psychologiques), il faut comprendre que la chirurgie de l’obésité n’est pas à considérer comme un produit de bien-être à consommer. Il s’agit d’une technique lourde de conséquences qui n’est à envisager qu’en un dernier recours, et non comme un but en soi : l’opération vient amplifier les bénéfices déjà acquis d’une rééducation alimentaire et physique.

Réponse :

Oui. Certains de ces effets se dévoilent très tôt, d’autres bien plus tard. Citons quelques exemples :

  • Risques immédiats : fistules digestives et abcès intra-abdominaux, réinterventions, alimentation parentérale, soins réanimatoires, hospitalisation et arrêt de travail prolongés, décès.
  • Risques à moyen et long terme : dénutrition, carences, troubles psychologiques et psychiatriques, reflux gastrique, diarrhées chroniques, cas de perdu de vue, lésions précancéreuses de l’œsophage, échec d’amaigrissement.

Certains risques peuvent être liés à une intervention en particuliers car l’Anneau, la Sleeve et le Bypass n’ont pas les mêmes conséquences. Citons quelques exemples : la notion de réversibilité ne s’applique qu’à l’Anneau gastrique, les risques de carences sont plus importants en cas de Bypass mais ils existent aussi pour la Sleeve…

Réponse :

Pour une partie, l’effet d’une chirurgie bariatrique sur la perte de poids dépend du type d’intervention réalisée : plus celle-ci est agressive plus l’amaigrissement est spectaculaire. Mais avant tout, cet effet dépend de la qualité de la préparation psychologique et diététique du ou de la patient(e) : on considère que 70% du travail d’amaigrissement est généré par les efforts du malade lui-même et que l’intervention y participe à 30% seulement.

Outre la profondeur de la perte de poids, ce qui est recherché est un amaigrissement durable et non un amaigrissement éphémère : le succès se mesure 20 ans après une opération! Or la permanence de l’effet chirurgical n’est pas une garantie ; cet effet peut même être très limitée dans le temps voire inexistant si l’alimentation reste déviante. C’est pourquoi, la qualité de la préparation préchirurgicale et la correction au préalable des troubles du comportement alimentaire sont indispensables pour obtenir un succès à long terme.

D’autres questions doivent-être abordées au cas par cas en consultation :

  • D’où vient mon obésité ?
  • Pourquoi je ne maigris pas durablement avec un régime ?
  • Pourquoi un suivi psychologique est-il indispensable pour moi ?
  • Comment faire pour reprendre ou intensifier mon activité physique ?
  • Si une intervention est prévue, est-ce que je pourrai moi-même choisir entre un Anneau, une Sleeve et un Bypass ?
  • Pourquoi certaines personnes obèses que je connais ont-elles été opérées plus rapidement et sans suivre ce programme spécialisé ?
  • Suis-je trop jeune ou trop âgé(e) pour être opéré(e) ?